ATE(LIÉ·E·S)



Ate(lié·e·s) est un dispositif proposant plusieurs entretiens autour de la thématique de l’atelier, du refuge , de l’émancipation et de la cabane. Chaque entretien est une vision d’un·e artiste, d’un·e artisan·e, d’un·e technicien·ne, d’un·e designer… sur son espace de production et de création. Par une question commune en introduction de chaque discussion Ate(lié·e·s) propose des pistes de reflexion, des lignes de tension, des points communs et des différences entre des personnalité·e·s du monde des arts (au sens large).



Ate(lié·e·s) est un projet alimenté par Lukas Ruelle, mis à jour le 1/06/24, composé en Asfalt et Monogrotesk

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lukasruelle@gmail.com


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ATELIER AAAAA / 23.05.24


« AAAAA est un atelier de design graphique spécialisé dans l'______ en 2013 par Marie Sourd, (graphisme / illustration) & Léopold Roux (graphisme / typo).

Aujourd'hui, Hugo Bouyssou (développeur du futur) a rejoint nos rangs avec son bagage interactif et son ______, ce qui nous permet d'exercer notre imagination dans de plus vastes domaines, tels que l'______.

Nous aimons beaucoup l'______ cela se reflète dans nos créations, qui mêlent graphisme, illustration et travail typographique de manière décomplexée.

Un projet avec nous, vaut bien mieux que 2 ______ » 

-> Description de l’atelier, disponible sur https://www.aaaaa-atelier.org/ et discuté lors de l’entretien.
Lukas Ruelle. Bonjour Léopold, c’est quoi pour toi l’atelier ?


Léopold Roux AAAAA. Pour moi atelier et studio c’est deux mots liés. Dans le studio, il y a quelque chose d’un peu plus impersonnel et de plus porté sur la gestion du design. Un atelier il y a une écriture et une dimension d’expérimentation plastique induite en parti par le nom. 


L.R. C’est quoi ton parcours ?


L.R.AAAAA. J’ai fais un CAP de dessinateur exécutant, après un bac pro en alternance au CFA Com, dans une agence de packaging, une école privée ensuite qui m’a saoulé car c’était super orienté pub. Ce qui m’intéressait c’était le design graphique et le travail de la forme. Puis 1 an de stage chez Frédéric Bortolotti et ABM studio. Et puis de fil en aiguille je me suis associé avec Marie qui elle a fait Penninghen. Elle avait des relations avec des premiers clients, nous nous sommes émancipés et avons trouvé nos clients.


L.R. C’est une volonté de faire presque que du print ? Ou c’est les gens qui viennent te cherche pour ça ?


L.R.AAAAA. C’est parce qu’on vient du livre. J’ai moins de respect pour un site web qu’un beau livre ! *rigole*

Aujourd’hui on ne  pense plus un projet sans sa dimension numérique donc quand il faut s’y mettre je m’éxécute.


L.R. Tu aimerais toi mêler un peu plus le numérique au print ?


L.R.AAAAA. Je trouve que ce qui se fait dans le genre c’est assez nase. *rigole à nouveau* La technologie sert pas à grand chose, le livre est déjà bourré d’interractions. C’est intéressant qu’il y ait des tentatives mais est-ce qu’on doit prendre le devant sur le contenu ? Vouloir déjà transmettre un contenu par un autre medium c’est assez étrange. Peut-être qu’un jour je serai surpris. Pour l’instant cela n’est pas arrivé.


L.R. Vous avez accès aux machines print ici ?


L.R.AAAAA. Non, mais on a un pote pas loin qui fait de la sérigraphie. 


L.R. Je me demandais si vous pouviez expérimenter ici en atelier ?


L.R.AAAAA. L’ideé de l’atelier c’est que si ici on doit virer toutes les tables pour faire de la lino, on le fait. Si il faut tendre des nappes pour print on le fait. 


L.R. Avant cet atelier tu étais rue d’Eupatoria


L.R.AAAAA. On était moins nombreux, il y avait déjà de la musique, de la soudure, de la photo… la rencontre se faisait déjà par le lieu.


L.R. Et avant celui-ci ? Vous étiez où ?


L.R.AAAAA. Dans un petit local chez ABM, on a fait que bouger.


L.R. Cela fait parti de ta manière de travailler de bouger et d’être assez nomade entre tes ateliers ? 


L.R.AAAAA. Ouais j’aime ben bouger. Monter un atelier c’est déjà un projet.


L.R. J’ai remarqué que sur votre site il  y’a une présentation sous forme de texte à trou que le visiteur doit compléter avec des mots absurdes et aléatoires. C’est une volonté de dénoncer la pression que le designer ressent à l’idée d’être un véritable couteau suisse ? 


L.R.AAAAA. J’aime pas les textes du genre « Je suis graphiste et j’adore le graphisme » Sortons des trucs chiants et corpo, ressemblons nous. On est pas chiant. Enfin je crois ? *rigole* 


L.R. Et cela t’effraie d’être bon partout ?


L.R.AAAAA. Non je m’en fou. Cela se fait naturellement les clients qui viennent vers nous. Des fois c’est l’occasion d’expérimenter quelque chose. On va le faire et peut-être  pas de la manière dont on imagine le faire. 


L.R. Tu arriverais à expliquer le point commun qu’il ya entre les ateliers ? Dans se rapport au travail manuel, à la découpe, à un certain retour à l’enfance… avec des dessins très naifs…


L.R.AAAAA. J’appellerai pas ça du naïf. Pour moi il y a un retour à l’ornementale. On veut retrouver le travail d’un vrai affichiste mais avec un réel message, plus éloigné du graphisme auteur sans réel message. Le message doit être plus évident avec une exigence artistique. On perd jamais la notion qu’on a un rôle de communiquant. Dans le théâtre public il y a des affichistes avec un travail magnifique mais sans message perçu. Notre premier travail reste designer.


L.R. Tu penses te lasser de ce que vous faite ? Les allers-retour avec le print, les appâts…


L.R.AAAAA. Le graphisme de commande pourrait commencer à me saouler mais sinon non. On a des pratiques annexes qui font que nous ne pouvons pas nous ennuyer. On a commencé l’atelier comme un groupe de rock. Il fallait faire nous preuves, se battre et exister. De mon côté je fais de la musique, marie elle fait de l’illustration…Par ce biais là on rencontre d’autres personnes qui deviennent des commanditaires. Sur Instagram on parle à notre communauté de graphiste. J’ai plein de potes avec 15000 followers qui galèrent.


L.R. Tu dirais que ton atelier permet la rencontre ?


L.R.AAAAA. Oui on est jamais dans la démarche de la rentabilité, on veut vraiment créer des rencontres, des synergies, des amitiés… on développe une appli avec des entités complètements différentes. On fait de la photogravure pour des scénographes qui n’ont rien a voir avec moi etc.


L.R. Tu n’as pas besoin d’un moment en atelier solo ?


L.R.AAAAA. Pour me mettre tout nus dans mon atelier ? *rigole* Nan mais j’ai mes petits projets à moi comme des affiches de concert ou autre… Il y a des tempéraments différents aussi dans notre atelier. Des gens travaillent plus l’aprem, d’autres chez eux etc… Chez moi j’ai mon studio de son, desfois on vient faire de la répétition ici… Avant, rue d’Eupatoria on habitait au dessus du studio et on ne voyait pas la lumière parfois. C’était pas le bon plan.


L.R. Tu considères que tu as ton espace rêvé là ?


L.R.AAAAA. C’est pas mal, c’est hyper confortable. Il manque une chambre mais cela créerait des problèmes *rigole* je partirai jamais. c’était fermé pendant 10 ans ici. On a fait des travaux partout à l’arrache et les gens viennent louer un espace mouvant qui s’adapte au fur et à mesure.


L.R. Cela te plairait d’avoir un espace pour de la production physique ?


L.R.AAAAA. Cela serait hyper chouette de voyager entre les deux. J’ai surtout pas le temps… c’est pas l’envie qui manque ! 


L.R. Merci beaucoup Léopold !  


L.R.AAAAA. Merci à toi !